La Chapelle de Foy
Située à l’angle de la rue du Sarrazin et de la Voie de Messe, cet ancien petit oratoire à chevet à trois pans, en briques et grès de Grandglise, est daté de 1627 à la clef d’arc de l’entrée. La clef sculptée d’un écu est gravée du monogramme I.H.S signifiant « Iesus Hominum Salvator : Jésus Sauveur des Hommes ». C’est la date la plus ancienne connue sur une construction à Quevaucamps. Bâti sur un soubassement en moellons saillants, ceinturé d’un quart-de-rond et d’un parement en briques neuves, l’ensemble est renforcé de quelques pierres aux angles du chevet. La toiture est posée sur un cordon-larmier. La porte recouverte d’une tôle d’acier laisse entrevoir par une ouverture grillagée les restes d’une fausse voûte en berceau lambrissé, une table d’autel en grès et un retable en bois Renaissance du XVIIè siècle. Un tronc permettant de récolter les offrandes est encore visible à mi hauteur dans la porte. Sue les faces latérales, une fenêtre à montants chaînés et arcs en plein cintre laisse entrer un semblant de lumière. Vers les années 1980, Monsieur Henri Dramaix, entrepreneur à Quevaucamps, décida avec bonne intention de restaurer la chapelle. Malheureusement elle le fut avec des matériaux modernes « en briques et ardoises » et ne peut désormais plus être classée au patrimoine.
Photo. R. De Braekeleer. La chapelle après restauration.
Photo. R. De Braekeleer. La Date et le monogramme
En ce qui concerne l’étymologie des deux rues, elles portent des dénominations qui méritent quelques explications. La Voie de Messe également appelée « Voie des Âmes » débutait à la chaussée Brunehaut, passait devant la chapelle et terminait sa course non loin de l’église où, à une certaine époque, le cimetière entourait l’édifice religieux. Quant à la rue du Sarrazin, la population la plus âgée ne lui attribue aucune explication, seul le Larousse nous renvoie vers deux définitions : une plante herbacée qui n’était pas cultivée dans nos régions et un nom donné aux populations musulmanes de l’Orient, de l’Afrique et de l’Espagne, en somme les Maures. En 1980, la découverte d’un ancien extrait d’acte de baptême révèle qu’un Africain mahométan dénommé Colibri TOA POKAINE, âgé de 26 ans environ et originaire de Makondé (Tanzanie) tribu de Ghisbar, recevait le lundi deux février 1846 le saint sacrement du baptême en l’église de Quevaucamps. Si un lien existe entre l’Africain mahométan et le nom de la rue, il n’a pu trouver son origine que dans l’ignorance de la population. Effectivement, le peu d’études prodiguées à cette époque sur l’histoire des civilisations ne permettaient pas à la classe ouvrière de différencier un Noir d’un Sarrazin. Le nom de la « rue du Sarrazin » découle vraisemblablement d’un amalgame racial et de la présence du Tanzanien dans la rue.
Extrait tiré du plan de Joseph Issac. Géomètre à Cuesmes, 1950
De BRAEKELEER R., Quevaucamps : le baptême d’un Africain mahométan en 1846 est-il en relation avec l’origine du nom de la rue « du Sarrazin » ?, coup d’œil sur Beloeil n°80, pp ; 110-114, volume 11 – 1999/4.
Le Patrimoine Monumental de la Belgique. Vol. 4 : Hainaut Mons.