La Ferme Strubbe
Ce bâtiment fort imposant était encore au siècle passé la propriété de la famille Duchateau, entrepreneurs de travaux publics, bourgmestres de Quevaucamps, de 1806 à 1831 et de 1856 à 1916. Le dernier descendant, Florimond Duchateau (1833-1916), s’adonnait à l’élevage de bovins de race anglo-normande. Ce « gentelman-farmer » baptisa sa ferme du nom de la race « Jersey Farm ». L’ensemble se compose de deux parties : l’administration communale qui y est installée depuis 1951 et la ferme dont l’activité agricole est pérennisée par la famille Strubbe depuis quatre générations, le dernier en date étant Fabien. S’il existe un métier qui mérite le respect, c’est bien celui de fermier chez qui les heures de dur labeur ne se comptent pas. L’activité professionnelle des générations précédentes était plus diversifiée avec la culture de céréales, pommes de terre, betteraves etc… Actuellement, elle se limite à l’élevage des vaches Jersey et la production du lait.
Parallèle à la rue Joseph Wauters, le corps de logis possède deux niveaux intégrant un porche d’entrée en arc déprimé à clé festonnée, prise dans un encadrement rectangulaire de pierre de taille sommé d’une corniche et d’une porte piétonne contiguë de même style. On peut apercevoir trois fenêtres rectangulaires au rez-de -chaussée et six à l’étage de style néo-classique en plein cintre. Une corniche en pierre souligne la bâtière d’ardoises. Les bornes en pierre bleue à gauche et à droite de l’entrée principale avaient pour fonction d’empêcher les roues cerclées de fer des chariots d’antan d’accrocher le bord des murs. Dans l’axe et au dessus du porche principal un monte-charge anciennement actionné par un système de poulies servait à monter les sacs de grains stockés dans les greniers.
Si vous avez la permission des agriculteurs, franchissez le porche d’entrée et admirez la cour entièrement pavée. Perpendiculaire au logis se trouve une longue aile d’étables éclairées par des baies à linteaux. Si la ferme a conservé son cachet d’antan, il n’en est pas de même pour la traite des vaches, et le progrès aidant, celles-ci portent chacune un collier électronique relié informatiquement à une station automatique de soutirage du lait. Au fond de la cour, une large grange construite en briques sous bâtière « Eternit » et datée de 1722 sur le pignon sud. Après avoir franchi le portique de cette seconde construction, une pierre bleue de 1.95 mètre gît à même le sol et est le témoin d’un ancien pressoir à huile. Quant à l’arrière des bâtiments ceux-ci donnent accès à une immense cour et des prairies où vont paître les vaches.
DUHANT B., 1988 & TOURNEUR R ; Edition 1987, Circuit des censes Coup d’œil sur Beloeil, 34 pp. 61-69.
Le Patrimoine Monumental de la Belgique. Vol. 4 : Hainaut Mons.
Elément témoin du pressoir à huile. Photo. R. De Braekeleer