La Touraille d’Herboristerie
Utilisée pendant plus ou moins deux siècles, cette ancienne construction implantée à la croisée de trois chemins, « la rue Jean Grumiaux1 , les chemins du Pire2 et du Trieuchon3 » était la propriété d’une famille d’herboristes de Quevaucamps encore en activité jusqu’au milieu du siècle passé. Dépourvue de cheminée et n’ayant que deux meurtrières en guise de fenêtres, elle avait pour fonction le séchage de plantes médicinales récoltées dans nos potagers, le long des chemins ou dans des bois. Le bâtiment se composait de deux pièces, l’une pour la réserve du combustible et l’outillage, la seconde pour le stockage des récoltes. Voici quelques noms de plantes récoltées et traitées dans la touraille : le bouillon blanc, la bardane, le chiendent, la camomille, le millepertuis etc…
Le chemin du Pire
Dessin Extrait du coup d’oeil sur Beloeil n° 163
La technique était simple, les plantes à sécher étaient posées à même la sole dont les carreaux en terre cuite étaient percés d’une multitude de trous (voir photo). Le feu bouté sous la sole diffusait la chaleur vers les plantes à sécher, l’évacuation des fumées vers la toiture se faisant au travers des interstices des tuiles. Une fois séchées, les plantes étaient dépoussiérées, triées, pesées et mises en sachets ou dans des sacs de jute en fonction de la demande.
Laissé à l’abandon et sans entretien depuis sa dernière activité, l’édifice a subi les assauts du temps et surtout des dégradations causées par une forme d’incivilité à ne rien respecter. Heureusement, le Parc Naturel des Plaines de l’Escaut « devenu par donation, propriétaire du bâtiment », l’ASBP et quelques citoyens de l’entité se sont mobilisés pour tenter de sauver et de réhabiliter ce patrimoine, vestige d’un riche passé.
Plaque en terre cuite perforée. Photo du coup d’oeil sur Beloeil N°161
Si vous désirez de plus amples informations sur le sujet vous pouvez consulter :
Vancauwenberghe P & Fagnot A; 2020/1. La touraille d’herboriste de Quevaucamps, coup d’œil sur Beloeil n°161 pp3-6.
Vancauwenberghe P; 2020/3. La touraille d’herboriste de Quevaucamps, coup d’œil sur Beloeil n°131 pp74-81
1. La rue Jean Grumiaux va de l’herboristerie à la Place Louis Langlois. Né à Quevaucamps le 15 octobre 1923. Prisonnier politique, il mourut en captivité à Meppen (Allemagne) le 18 décembre 1944.
2. Le terme pirgus-pige – pire est très courant dans nos régions et correspondrait à d’anciennes voies romaines.
3. L’origine de son nom complet est inconnue, mais le mot Trieu signifie lieu inculte ou terre inculte.